
La maison de maître. Bien que se situant dans les beaux quartiers d'une de nos charmantes villes wallonnes, ce bien est resté tout un moment sans trouver d'acquéreur. Il est vrai que le chantier s'avérait conséquent. La bâtisse datait de la fin des années 1800 et les derniers travaux d' «embellissement» dataient de 1975. Les espaces ne répondaient aucunement aux attentes de confort actuelles et plus rien n'était aux normes. Pas d'isolation, des planchers totalement hors d'horizontalité, électricité et canalisation d'eau en plomb, les conduites de chauffage emballées d'amiante, etc. ; des problèmes d'humidité devaient également être solutionnés. En résumé, il fallait quasiment tout refaire de la cave au grenier.
Le bien se composait de deux ensembles : le volume principal (cave, rez-de-chaussée, étage et grenier) et des ajoutes à l'arrière, sur deux niveaux. Le projet consistait en la transformation du bien en trois appartements. Le volume principal serait complètement rénové et les annexes situées à l'arrière totalement démolies et reconstruites, en augmentant légèrement les volumes afin d'apporter un plus d'habitabilité aux appartements.

La rénovation demandait aussi une attention particulière, le bien se situant en zone d'habitat dans un périmètre d'intérêt culturel, historique ou esthétique et, par conséquent, inventorié à l'Atlas du Patrimoine architectural du centre ancien protégé.
Après la période de démolition, les nouvelles dalles ont été coulées et les nouveaux murs ont pu être montés, les nouvelles percées aménagées et d'anciennes baies fermées. Le réseau d'écoulement (EU, EF, EP) a été rénové. Tous les anciens linteaux et poutres en bois ont été remplacées par des linteaux de béton et des poutrelles métalliques. La progression a été opérée de haut en bas ; ce fut la phase la plus délicate de la rénovation. Tant que la charpente fut consolidée, redressée et sablée et que la nouvelle toiture fut posée, les nouvelles annexes ont été réalisées en veillant tout particulièrement à l'isolation et à l'étanchéité.
La pose des nouvelles toitures plates et des nouvelles menuiseries extérieures a suivi. Les habituels travaux de parachèvement ont alors été exécutés : électricité, alarme et détection incendie, installation des nouveaux compteurs gaz/électricité, chauffage et sanitaire, sablage de la façade, ventilation et isolation intérieure, cloisons et plafonnage, menuiserie intérieure (portes coupe-feu (RF), caches RF, plinthes, placards,...), chappes et carrelages/mosaïques, isolation des murs extérieurs et crépis... Le chantier s'est terminé par la rénovation de l'escalier, l'installation des cuisines, les travaux de peintures/décoration, la mise aux normes et les réceptions).

Ce projet de rénovation a été très intéressant par son étendue et sa complexité, requérant :
- une analyse fine des besoins initiaux ;
- une bonne préparation (administrative, budgétaire, financière) ;
- une relecture attentive des métrés ;
- une sélection méticuleuse des corps de métier impliqués ;
- une analyse comparative des soumissions/offres et une gestion contractuelle pointue ;
- une planification détaillée des travaux et une bonne synchronisation ;
- un suivi de chantier méticuleux ;
- un dialogue permanent relatif aux avancements, aux compléments demandés, aux imprévus, aux non- conformités, aux risques de glissement de planning, ...
- une attention particulière quant à la formalisation des décisions et aux rapports ;
- une communication adéquate avec toutes les parties impliquées : maître d'ouvrage, architecte, urbanisme, corps de métiers, service incendie, coordinateur sécurité-santé, auditeur PBE, ...),;
- une négociation ferme quant aux engagements pris.